Le lancement début août 2025 de Ligue 1+, plateforme streaming officielle de la LFP, marque une nouvelle ère pour les droits TV du football français.
Elle côtoie désormais des contrats traditionnels avec des diffuseurs comme beIN Sports.
Pour le championnat sénégalais, l’interrogation est cruciale : faut-il s’inspirer de cette stratégie ou privilégier une collaboration avec des diffuseurs locaux ?
Cet article explore les avantages et les limites du modèle Ligue 1+, afin d’éclairer les options les plus judicieuses pour le Sénégal.
Le modèle Ligue 1+ décrypté
Qu’est-ce que Ligue 1+ ?
Une plateforme streaming propriétaire de la LFP, lancée en août 2025, diffusant 8 matchs en direct chaque journée, plus magazines, documentaires et contenus clubs (ligue1.fr, wiki).
Distribution et tarification
Accessible via OTT, opérateurs (Orange, Free…), DAZN, Amazon Prime Video. Tarifs :
- 14,99 €/mois (avec engagement)
- 19,99 €/mois (sans engagement)
- 9,99 €/mois (moins de 26 ans, mobile/PC)
Pourquoi ce modèle ?
Suite au retrait de DAZN (indemnisation de ~100 M€), la LFP a choisi d’internaliser la diffusion pour créer un actif numérique et maîtriser son contenu, tout en réduisant la dépendance aux intermédiaires .
Points forts du modèle Ligue 1+ pour le Sénégal
- Maîtrise du contenu : une plateforme dédiée permet au championnat sénégalais de contrôler la diffusion, le contenu et la monétisation, sans intermédiaire.
- Diversification des revenus : abonnements directs, offres spéciales (jeunes, forfaits mobile), contenus premium (magazines, coulisses).
- Modernisation de l’image : streaming, formats courts, contenus digitaux renforcent l’attractivité du championnat.
- Collecte de données : les abonnements permettent d’analyser directement l’audience (profil, habitudes, engagement).
Limitations potentielles dans le contexte sénégalais
- Infrastructure limitée : couverture Internet, bande passante, équipements de diffusion potentiellement insuffisants dans certaines zones.
- Base abonnés trop faible : marché plus restreint, pouvoir d’achat moindre, adoption du streaming encore à maturité limitée.
- Coûts de production et technique élevés : développement d’une plateforme, maintenance, support client, droits de diffusion.
- Fragilité des partenariats : opérateurs locaux peu enclins à investir ou négocier des accords flexibles.
L’alternative : reconduire les contrats avec les chaînes locales
Stabilité et reach établi
- Diffuseurs locaux (TV nationales, privées, régionales) ont déjà un réseau, un public établi et une distribution éprouvée.
- Revenus sécurisés, moins de frictions techniques.
Moindre investissement initial
- Peu ou pas de développement de plateforme à financer.
- Réduction des coûts de production et de distribution.
Moins de contrôle sur le contenu
- Moins de flexibilité dans les formats et les horaires.
- Revenus partagés selon contrats souvent peu transparents.
Choix stratégique pour le championnat sénégalais
Voici quelques scénarios possibles :
| Options | Avantages clés | Limitations principales |
|---|---|---|
| Modèle Ligue 1+ (plateforme) | Contrôle, revenus directs, modernisation digitale | Coût élevé, adoption limitée, infrastructure à créer |
| Contrats locaux renouvelés | Stabilité, reach immédiat, coûts moindres | Moins de flexibilité, dépendance, revenus plafonnés |
| Modèle hybride (p. ex. streaming + TV) | Combinaison des deux mondes : reach + innovation | Complexité technique et contractuelle accrue |
Recommandations pratiques
- Piloter un projet test : lancer un service de streaming minimal (ex. matchs à la demande) sur mobile, pour jauger l’intérêt du public.
- Mesurer l’audience : sondages, test d’abonnement auprès des fans urbains et utilisateurs de smartphones.
- Impliquer les clubs et la fédération : partage des coûts, du contenu, et du potentiel de croissance.
- Négocier des accords hybrides : maintenir la diffusion via les chaînes locales tout en testant une plateforme numérique en complément.
- Évaluer les résultats : revenus générés, engagement, performances techniques, puis décider d’une montée en puissance, ou d’un retour à un modèle plus traditionnel.
Vers une stratégie équilibrée pour le football sénégalais
Le modèle Ligue 1+ ouvre une voie moderne et prometteuse pour les droits TV du football, grâce à un contrôle total du contenu et une relation directe avec les fans.
Cependant, dans le contexte sénégalais, les contraintes techniques, financières et d’audience obligent à la prudence.
Une approche hybride, alliant diffusion traditionnelle et plateforme numérique modeste, apparaît comme un compromis pragmatique et innovant.
À terme, cette stratégie pourrait favoriser une montée en puissance maîtrisée vers un modèle 100 % numérique, si les conditions (infrastructure, capacité d’investissement, adoption) sont réunies.
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